Après vous avoir présenté les secteurs d’activité qui ont su (ou plutôt eu la chance) de tirer leurs épingles du jeu, voici cette fois la liste des secteurs les plus affectés par la pandémie mondiale du coronavirus. Même si cela est loin d’être irréversible, les chiffres, comme vous pouvez le constater, sont assez frappants :
- Avec une chute de plus de 80% du trafic aérien, ce ne sont pas moins, selon RFI, de 100 000 emplois directs et indirects qui devraient être impactés à court terme.
- Même constat du côté de l’industrie automobile qui a aussi une baisse moyenne d’activité de 80% au premier trimestre 2020 selon le Ministère de l’économie.
Fer de lance de l’économie française, le tourisme qui génère tous les ans quelques 170 milliards d’euros de recettes soit environ 7% de notre PIB, connaît depuis quelques mois la pire crise de son histoire. - L’industrie du livre, de la musique, du cinéma, les salles de concert…autant d’autres domaines éminemment culturels sont, eux aussi, entrés dans une récession totalement inédite dont certains auront bien du mal à se relever. Le manque à gagner de l’ordre de 5 milliards d’euros sur les trois mois de confinement passent mal du côté de l’industrie du disque.
- Si les collaborateurs des start up françaises n’ont en rien renoncé au rayonnement de la French Tech, en revanche les investisseurs ne sont plus au rendez-vous. La frilosité et une extrême prudence semble être de mise du côté du Capital risque. Sans financement, nombre de start up ne se relèveront pas.
- Avec 2 millions d’emplois directs et indirects, le secteur du bâtiment a été durement touché par la crise sanitaire, entraînant la mise en chômage partiel de 1,4 million de salariés. Entre la pénurie de matériaux, la hausse des coûts, la mise à l’arrêt de nombreux chantiers, la Fédération Française du BTP prévoit un « effondrement du secteur d’ici 2021 », des prévisions pessimistes partagées également par le FNTP dans un article paru das les Echos le 10 juin dernier.
1# Quand l’aéronautique décroche de manière inédite
Avec un trafic aérien qui a chuté de l’ordre de 80% durant le confinement mondial, l’industrie aéronautique s’apprête à affronter la pire crise de son histoire. Dans une interview accordée à la Dépêche du Midi le 08 juillet 2020, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, prévoit, malgré du plan de relance du Gouvernement de 15 milliards d’euros et du plan de soutien de 100 millions d’euros de la région, une perte sèche de 20 000 emplois directs et indirects dans la seule région d’Occitanie d’ici fin 2020. Toulouse, siège d’Airbus Industrie sera directement impactée par cette crise majeure.
Ces différents plans de soutien devraient permettre au constructeur européen Airbus d’accélérer ses projets de recherche et de développement. Dans le domaine de l’aéronautique, comme dans toutes les industries de pointe, la logique voudrait que face à des usines à l’arrêt faute de carnets de commandes suffisamment remplis, tous les moyens soient réorientés vers la recherche et le développement. En effet, la mondialisation du cataclysme économique à venir devrait exacerber la concurrence déjà rude entre Airbus et son principal concurrent Boeing. Seules les innovations technologiques feront la différence au moment de la relance.Bien souvent, c’est dans le domaine de la recherche et du développement que l’on retrouve des consultants freelance qui assurent de missions de pointe.
2# Le confinement a accéléré la chute du secteur automobile français
Déjà en crise depuis de nombreuses années, le secteur de l’automobile française s’apprête à vivre heures très noires. Secoué par de nombreuses crises successives entre le désaveu du diesel, l’essor des boîtes automatiques et autres DSG, le mouvement transitoire vers l’hybride et le tout électrique…les constructeurs français commencent à payer les délocalisations mais aussi le manque de performances face à une concurrence asiatique et allemande aux technologies abouties.
En plus de traîner ces handicaps, le confinement a mis un coup de frein sévère sur une industrie déjà agonisante. En avril dernier les constructeurs français et leurs très nombreux sous traitants ont connu une baisse d’activité de l’ordre de 80%. Chute qui a aussi été entérinée par une baisse équivalente des ventes automobiles.
Des chiffres qui ne laissent rien augurer de bien bon pour les mois à venir, d’autant plus que Bercy annonce une baisse de l’ordre de 30% du marché automobile en Europe pour le second semestre 2020. Toujours selon Bercy, la filière automobile en France pèse quelques 400 000 emplois directs et indirects pour un chiffre d’affaires de 155 milliards d’euros.
Là encore, et afin de limiter la casse, l’État met la main au portefeuille avec de nombreuses incitations financières pour les particuliers et pour les entreprises. Mais surtout il met un milliard d’euros sur la table pour inciter la filière à se moderniser à innover. La recherche et le développement, ces deux domaines étant en quête permanente de consultants de haut niveau, nos experts positionnés en Portage Salarial devraient pouvoir valoriser leurs compétences dans un secteur qui a besoin d’un sérieux coup d’accélérateur.
3# Le tourisme et la culture durement impactés
Lorsque l’on se targue d’être la première destination touristique mondiale, il ne fait aucun doute que l’industrie du tourisme ne fait pas le poids face à la pandémie mondiale qui paralyse les liaisons aériennes qui impose des contraintes et des craintes sanitaires. Ainsi, selon l’Organisation mondiale du Tourisme, la crise de la COVID-19, fait l’effet d’un tsunami en France. En dépit du plan de soutien de 18 milliards que le gouvernement Macron a octroyé à l’industrie du tourisme pour maintenir les 2 millions d’emplois directs liés au tourisme, la chute semble inexorable pour la saison estivale 2020.
Dans un article paru dans Libération en date du 4 juillet, l’Office du Tourisme de Paris table sur une baisse de l’activité touristique (tous secteurs confondus) de l’ordre 60% sur la saison 2020. Autres régions fortement impactées, la Normandie et le Bordelais qui d’ordinaire représentent un véritable attrait pour les américains. Américains qui ne peuvent toujours pas accéder au territoire français sans passer par la case isolement de quatorze jours. Les touristes asiatiques ne sont pas de retour non plus face à l’instabilité sanitaire de leurs propres pays d’origine.
La culture en berne
Alors que les touristes viennent découvrir notre patrimoine architectural et naturel, ils affectionnent aussi la France pour le French Art de Vivre. Un art de vivre sacrément mal mené cette année.
La musique et les fausses notes de la crise
Le Ministère de la Culture lui même estime à 22,3 milliards d’euros l’impact du confinement et de la crise sur l’ensemble des secteurs culturels. Alors que les discothèques n’ont toujours pas pu rouvrir leurs portes, certains musées et Monuments historiques sont encore fermés. Certains domaines vivent une véritable cataclysme à l’instar des spectacles vivants (concerts, théâtre…) qui enregistrent une perte de l’ordre de 80%. Chaque année, entre 60 000 et 80 000 artistes se produisent sur les scènes françaises drainant de nombreux emplois tant chez les intermittents du spectacle que chez de nombreux consultants en publicité, presse, marketing, digital, production, enseignement…Là encore le gouvernement injecte 22,3 Milliards d’euros mais, sans réouverture des festivals, des grandes salles, des boîtes de nuit… l’ancien ministre Franck Riester estimait, avant son départ que 30% des structures culturelles ne survivraient pas aux mesures sanitaires imposées.
Page blanche pour l’industrie du livre
Avec un plan de soutien de 230 millions d’euros, essentiellement à destination des librairies, l’industrie du livre a peut être moins été impactée que d’autres secteurs. Quant aux auteurs en eux même, le confinement n’a en rien impacté leur productivité, en revanche l’absence de salons littéraires a eu un impact direct sur les ventes.
4# Le bâtiment en chute libre
Avec une baisse d’activité supérieure à 88% au mois d’avril, des difficultés d’approvisionnement, des règles et des surcoûts sanitaires importants, le BTP va très mal. Alors qu’il pèse 11% du PIB et qu’il emploi plus de 2 millions de salariés, le BTP a été le premier a bénéficier de mesures d’urgences mises en place par le gouvernement Philippe dès le mois de mars. Des mesures accueillies avec soulagement par les professionnel du secteur mais qui, malheureusement ne devraient pas être suffisantes pour accélérer une hypothétique reprise.
5# Face à une masse salariale trop élevée, l’industrie externalise ses ressources
Si les salariés du privé ont du soucis à se faire quant à la stabilité de leurs emplois, en revanche les consultants et autres freelances devraient tirer leur épingle du jeu. Experts et indépendants, ils demeureront présents et prêts à assurer les missions externalisées par les grands groupes mais aussi par les PME.
Quel avenir pour les entreprises technologiques ?
Autre fleuron de l’industrie française durement impacté par la crise sanitaire, la French Tech. Fauchées en plein élan nombre de start up, en dépit de leur fort potentiel, et d’un écosystème riche de compétences reconnues et appréciées sur la scène internationale, doivent faire face à des manques de capitaux. Les investissements français, dans une atmosphère très anxiogène, sont en net recul. Les levées de fonds sont nettement inférieurs aux prévisions. Les investissement ont été stoppés nets dans leurs investissements comme le relève l’article de la Tribune paru le 7 juillet. On découvre ainsi que les volumes de capital risque ont chuté de 17% au premier semestre avec un recul de 3.5% des valeurs investies.
Pour les professions intellectuelles, le Portage salarial joue une carte majeure dans la sortie de crise
Et si le portage salarial devenaient une opportunité pour de nombreux salariés qui sont en passe de perdre leur emploi? Gagner en autonomie, valoriser ses compétences et ses connaissances…Voilà un secteur qui devrait faire de nombreux émules dans les mois à venir.