Plusieurs personnes nous interrogent régulièrement sur l’opportunité de passer en auto-entrepreneur. Nous avons tenté de vous apporter ce mois-ci quelques explications :
Le statut d’auto-entrepreneur a été intégré dans la loi de modernisation de l’économie en date du 4 août 2008. Il est considéré, depuis quelques années, comme un statut novateur et séduisant pour personnes en quête d’autonomie professionnelle. En 2010, plus de 600 000 nouvelles entreprises ont été créé en France ; plus de 50% de ces entreprises étaient des auto-entreprises. A l’heure actuelle, une bonne majorité de ces nouvelles « structures », n’existent plus ou agonisent économiquement parlant.
Ce statut n’est pas pour autant synonyme de succès, bien au contraire. Il révèle depuis un certain temps ses premiers signes d’essoufflement et de précarité, malgré ses avantages fiscaux et sa facilité de mise en place.
Un système facile d’accès… peut-être un peu trop d’ailleurs
Grâce au statut d’auto-entrepreneur, créer une micro entreprise est devenu si facile que l’on oublierait les fondements de création d’entreprise. En tapant sur un moteur de recherche le mot clé « auto entrepreneur », vous tomberez sur quelques dizaines de sites qui vous permettront de créer votre entreprise en moins de 10 minutes. Immatriculation officielle, inscription en ligne, conseils gratuits pour réussir, vous seront entre autres proposés. Idem pour l’adresse à utiliser, il vous suffit d’utiliser celle d’un centre d’affaire agréé (exemple ici pour de la domiciliation à Toulouse )En gros, pour une centaines d’euros environ, vous deviendrez patron d’entreprise.
Cette formule miracle est certes alléchante, mais ne vous y méprenez pas ; elle n’assurera en aucun cas votre succès.
Votre réussite professionnelle reposera avant tout sur du concret : Trouver une missions ponctuelle ou récurrente avec un client, exploiter une activité de négoce importante et viable, rentabiliser un site internet sur le long terme…. Vous l’avez compris, c’est l’activité économique qui prédomine sur le statut et non l’inverse. C’est l’activité économique qui pérennisera votre activité, au travers de votre portefeuille clients.
La création d’entreprise repose initialement sur des concepts de management, telle qu’une réflexion stratégique, la phase d’une étude de marché qui se solde par la mise en place d’un business plan. Or le statut d’Auto-entrepreneur est plutôt perçu comme un achat impulsif dans une terminologie marketing. Il est devenu en un temps record un gouffre pour les non-initiés qui tentent de sortir de la crise.
Le statut autoentrepreneur : un régime précaire, limité et exploité
Côté auto-entrepreneur, ce statut est considéré dans un premier temps comme un tremplin pour la création d’une entreprise. Il n’offre pas en effet les privilèges du statut de salarié dont par exemple, les assurances responsabilité civile (à moins d’y souscrire à titre optionnel), les cotisations retraite et assurances chômage. L’exposition est donc totale et aucune véritable garantie sociale n’est apportée à l’Auto-entrepreneur.
Ce statut reste aussi limité dans la mesure où le Chiffre d’Affaires à atteindre est limité à 81 500 Euro pour les activités commerciales et 32 600 Euro pour les prestations de services.
Au delà de ces plafonds, l’auto-entrepreneur perdra les avantages fiscaux liés à ces activités et devra trouver par d’autres moyens une alternative d’évolution.
Enfin, une telle activité suppose :
– Un renouvellement constant de la prospection commerciale pour ne pas rester démuni financièrement en temps difficiles,
– De maitriser sa propre comptabilité ou de faire appel à un prestataire,
– Une gestion administration relative à l’activité quotidienne.
Autrement dit, il s’agit d’un véritable emploi à part entière, qui nécessite des heures de travail supplémentaires quant à la gestion et la vie administrative de votre activité, heures, qui ne seront jamais rémunérées.
Si des milliers de personnes ont tenté l’aventure l’an dernier, ils n’ont pas pour autant lâcher leur CDI ou leur contrat de travail. Soyez donc prudents avec les chiffres annoncés !
Côté entreprise, ce statut est une mesure exploitée par certaines PME qui tentent de profiter de la loi, afin de payer moins de charges sociales. Cela se fait de plus en plus sur le compte et au détriment de l’embauche.
Il arrive parfois que certains chefs d’entreprises malveillants, « embauchent » des personnes sous le statut d’Auto-entrepreneur, tout en maintenant vis-à-vis d’elles un lien de subordination, comme par exemple des horaires de travail fixes et contrôlés. Cette dérive est largement observée depuis quelques temps dans certains secteurs d’activité, comme par exemple les services à la personne, la restauration ou le gardiennage.
Un statut inadapté aux professions intellectuelles
Les professionnels des métiers à forte valeur ajoutée ont bien compris que le statut d’auto-entrepreneur n’était pas synonyme de bonheur assuré.
Consultants, Experts, ingénieurs, formateurs et autres freelances, évitent de plus en plus ce statut. Leur rapide expansion d’une part en termes de chiffre d’affaires, mais leur aspiration à un certain confort de vie, ainsi qu’une vision à long terme leur font prendre certaines précautions.
Les sociétés de portage salarial semblent être, à l’heure actuelle, la meilleure alternative pour ces indépendants. Elles offrent à la fois une autonomie mais aussi une protection sociale au même titre que n’importe quel salarié.
Avant de vous lancer dans une aventure entrepreneuriale, vous devez bien définir votre objectif professionnel et tester sa faisabilité ; principalement dans le cadre des activités de conseil, de formation ou tout autre type de prestation intellectuelle.
Pour cela, notre équipe est à votre écoute afin de vous prodiguer quelques conseils utiles qui vous serviront de base dans votre réflexion stratégique, juridique, commerciale et administrative.
Vos chargés de dossiers Portageo, sont à votre écoute et à votre disposition afin de vous assister et vous permettre de vous lancer en toute sécurité et bien vous conseiller par rapport à votre situation personnelle.