Alors que le marché du travail a connu un fort rebond en 2021, de nombreux secteurs subissent une tension au niveau du recrutement. Pour y pallier, le gouvernement a annoncé un projet de loi qui prévoit un titre de séjour spécial “métiers en tension” en 2023. Les métiers manuels sont souvent cités, mais certaines professions intellectuelles figurent parmi la liste. Zoom sur les métiers intellectuels en tension en France cette année.
Un titre de séjour spécial “métiers en tension” prévu pour 2023 ?
Alors que le gouvernement va plancher début 2023 sur son projet de loi “Immigration”, le ministre du Travail Olivier Dussopt a annoncé début novembre la possibilité d’un titre de séjour adapté pour les métiers en tension, à l’instar du passeport talent. Le recrutement de personnes étrangères sera ainsi facilité et permettra de pallier les difficultés de trouver de la main d’œuvre dans les métiers du BTP et de l’hôtellerie-restauration, les premiers secteurs à subir une tension actuellement en France. Cette mesure concernerait une dizaine de milliers de travailleurs en France, qui occupent des postes laissés vacants, pour le moment de manière irrégulière. Les ouvriers pourraient ainsi demander une régularisation directement, sans faire intervenir l’entreprise. Qu’en est-il des métiers intellectuels ? Seront-ils concernés par ce titre de séjour ?
Métiers en tension : les professions intellectuelles également concernées
Même si les ouvriers restent majoritaires dans les métiers en tension, beaucoup de postes intellectuels restent non pourvus. Un métier devient “sous tension” lorsque les offres d’emploi sont plus nombreuses que les candidats. Cette tension peut concerner un métier, mais également un territoire.
La DARES, la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, est l’organisme du ministère du Travail qui produit des analyses, des statistiques sur le marché du travail en France. Les résultats de l’enquête sur les “tensions sur le marché du travail en 2021” publié en septembre 2022 sont clairs : les tensions sont à leur plus haut niveau depuis 10 ans.
Ainsi, en 2022, voici la liste les métiers intellectuels les plus recherchés :
- les métiers dans le marketing et le commercial, comme traffic manager ou business developer,
- les métiers de l’informatique, avec les développeurs “full stack”, les data analysts,
- les métiers de la télécommunication, comme ingénieur ou chef de projet,
- les métiers de l’industrie avec les techniciens en mécanique, par exemple,
- les métiers de la santé avec les médecins, infirmiers et les aides-soignants.
D’où viennent les tensions dans le recrutement des métiers intellectuels ?
Les métiers intellectuels évoluent très rapidement dès lors qu’il y a une dimension technologique. En effet, les avancées sont telles que les compétences et les formations n’arrivent plus à suivre sur le terrain. Certains postes exigent des spécificités qu’on retrouve peu parmi les candidats disponibles. Un décalage naît alors entre l’émergence des besoins sur le terrain et le bassin de candidats, qui ne possèdent pas encore les compétences nécessaires pour répondre aux besoins des entreprises.
De plus, les entreprises ne savent pas forcément mettre en place les stratégies adaptées pour pouvoir recruter sur des postes en tension, ou se faire accompagner pour atteindre leur objectif de recrutement. Afin de pourvoir plus facilement les postes sur les métiers en tension, une entreprise doit être visible, reconnue comme experte dans son domaine avec une stratégie de communication efficace. Les canaux retenus pour recruter doivent être adaptés : où se trouvent les candidats, quelles sont leurs sources d’information professionnelle ? Un vrai travail sur la marque employeur est nécessaire pour attirer les candidats. Enfin, pour les retenir, les conditions de travail doivent prendre en compte les nouveaux besoins, surtout en période post-covid. De nombreux employés se disent prêts à renoncer à un poste s’il ne prévoit pas de télétravail, par exemple.
Les solutions pour pallier les difficultés de recrutement des métiers en tension
Pour attirer les talents, les entreprises doivent d’abord travailler leurs offres et les rendre attractives, pas seulement sur le papier. Elles doivent répondre aux besoins du candidat et lui offrir de réelles perspectives d’investissement dans l’entreprise, donner un sens à la mission. Diffuser l’offre dans les canaux classiques ne suffit plus. Le réseautage fonctionne très bien, aller chercher les candidats en dehors du cadre de l’offre et de la recherche permet d’accéder à un vivier hors du cadre habituel du recrutement.
Si les compétences ne sont pas immédiatement disponibles sur le marché du travail, il peut également être judicieux de prévoir une formation en interne et de permettre les conditions de rétention du nouvel employé.
Enfin, si l’offre d’un CDI et des conditions de travail optimales ne suffisent pas à trouver le talent pour occuper un poste, le recours à l’externalisation constitue une issue privilégiée aux difficultés. Elle permet d’accéder à de nombreux talents.
L’externalisation sous forme de missions, de vrais avantages
En dehors de permettre de contourner les difficultés de recrutement des métiers en tension, le recours à l’externalisation présente de multiples avantages. Focus sur les avantages de travailler avec un freelance ou un porté salarial.
Faire appel à des indépendants ou des portés salariaux va d’abord permettre à l’entreprise de considérablement raccourcir le délai de mise en place de la mission. Quand on recrute un employé, le processus de recrutement peut prendre des semaines, voire des mois sur certains postes-clés. L’onboarding d’un freelance sur une mission peut être très rapide, de l’ordre de quelques jours.
En travaillant avec un indépendant, qu’il soit auto-entrepreneur ou en portage salarial, vous pouvez garder une flexibilité dans votre organisation. Le freelance intervient au besoin, quand la nécessité apparaît. Recruter en CDI ne permet aucune adaptation aux fluctuations de la demande et l’employé peut parfois se retrouver en période de creux. Le salaire et les charges sont maintenus, là où le recours à un freelance permet de garder un contrôle permanent sur les coûts en ressources humaines.
Travailler avec un freelance ou un porté salarial, c’est également la possibilité d’apporter un autre angle de vue sur les processus de travail de l’entreprise. Là où certains services n’interrogent que peu les procédés internes, l’apport d’un nouvel œil amène du recul et permet parfois d’optimiser les processus. Un véritable avantage !
Conclusion
La France est certes touchée par une tension sur certains métiers et secteurs d’activité. Les difficultés de recrutement ne sont pourtant pas une fatalité et elles doivent être vécues comme une occasion de réinterroger sa manière de travailler. Pour éviter de se retrouver sclérosé par la tension, le recours aux indépendants, freelances ou en portage salarial, permet de contourner le problème, tout en apportant à l’entreprise une flexibilité et un contrôle permanent sur les ressources humaines.