Face aux nouvelles formes de travail, deux statuts sortent du lot, le freelancing et le portage salarial. Même si elles se distinguent part les différences au niveau juridique, ces deux formes de travail se ressemblent beaucoup en pratique, dans la façon de les vivre. L’avènement du télétravail et des nouvelles technologies fait cependant opposer deux visions de la conception de ces nouvelles formes de travail. Décryptage.
Le travailleur indépendant adepte du télétravail
Les travailleurs indépendants qui travaillent de chez eux y trouvent certains avantages auxquels ils n’avaient pas accès, pour ceux étant passés par les modes de travail traditionnels.
La gestion du temps de travail en est un. Le travailleur autonome, travaillant de chez soi, gère son temps de travail comme il le souhaite, ou surtout en fonction de ses obligations familiales. Il n’y a pas toujours de concordance entre les deux emplois du temps. Alors, le freelance sédentaire, notamment celui qui est loin de l’entreprise pour laquelle il travaille, ne se soucie pas des impératifs liés aux heures d’arrivée et de débauchage sur son lieu de service.
Au volet économique, le travailleur sédentaire réalise des économies sur ses frais de déplacement. Lorsque ceux-ci sont entièrement pris en charge par l’employeur, ce dernier réalise des économies non négligeables. Pour les États, cela représente une certaine contribution à la réduction de l’empreinte carbone. Les entreprises qui ont en leur sein des indépendants travaillant de chez eux ou d’un espace personnellement dédié souffrent ainsi moins de l’aménagement du temps de travail, comparé à celles qui doivent faire face à des aléas dus à des changements dans la vie personnelle d’un salarié.
Le travail de chez soi impose de nouveaux défis aux responsables d’équipes et managers. Certaines problématiques du management sont la cohésion d’équipe, la confiance et une bonne communication au sein des équipes. Il devient alors nécessaire de clarifier les responsabilités de chacun. Si le travailleur à distance se voit ainsi attribuer une plus grande autonomie, il demeure cependant soumis à une hiérarchie et à des délais à respecter.
Les outils de communication prennent alors une place prépondérante dans le management. Les Skype, mails, Hangout et autres sont les nouveaux vecteurs de communication pour des équipes séparées physiquement.
Il en est de même pour le management des indépendants. Celui-ci repose sur une confiance réciproque, l’entretien du climat perpétuel de coopération, tout en favorisant le sentiment d’appartenance. Lorsque ces principes sont respectés, le défi du travail à distance et de la délégation pour une entreprise est réalisable. Dans le cadre du management d’un travailleur indépendant, les méthodes de management deviennent différentes et demandent une adaptation. Contrairement au salarié qui sait à qui il doit rendre compte et qui a un N+1, le travailleur indépendant ne faisant pas partie de l’organigramme de l’entreprise doit se voir assigner un responsable.
Le cas du travailleur indépendant nomade
Le travailleur indépendant nomade est celui qui, à la recherche de perpétuels défis, aime se déplacer et découvrir de nouveaux lieux de service.
Le salarié porté qui se retrouve bien souvent chez un client afin d’effectuer un audit, une mission de conseil, ou participer à un projet en est le parfait exemple. Il n’a besoin de rien d’autre que son ordinateur portable en général, et préfère l’ambiance du coworking à celui du travail à distance, seul chez soi.
Le coworking à son tour présente plusieurs avantages dont le premier est social. Il permet à un travailleur de se retrouver dans une ambiance consacrée, avec des personnes vouées à des tâches professionnelles comme lui, et bien souvent, poursuivant le même objectif, mener à bien un projet. S’il est vrai que le télétravail permet à ses adeptes de concilier une vie personnelle et une vie professionnelle qui s’assemblent mal, le travailleur indépendant nomade met en avant la rupture de l’isolement qui peut être lié à du télétravail permanent.
L’expérience du coworking s’avère même plus intéressante lorsque les travailleurs qui partagent l’espace de travail commun sont des professionnels de la même branche, ou lorsqu’ils travaillent à l’aboutissement d’un projet commun.
Dans le cadre du coworking, l’aspect économique représente un véritable enjeu. Travailler hors de chez soi en partageant les frais de location d’un local avec d’autres indépendants permet de réaliser des économies notables. La flexibilité liée à ce principe permet de louer un espace de travail à la journée, au mois, ou en location longue durée. Cela permet de bénéficier d’espaces déjà aménagés et prêts à accueillir tout travailleur. Ils disposent d’une connexion internet professionnelle prête à l’emploi et facilement accessible.
Un autre aspect important est l’opportunité de faire évoluer son réseau, en découvrant autant que possible de nouvelles personnes, et donc de potentiels nouveaux partenaires pour la réalisation de projets, ou pour travailler avec un client à la recherche de profils multidisciplinaires.
Travailler lorsque l’on est indépendant chez ses clients permet de rencontrer à chaque nouveau contrat, de nouvelles personnes, de faire l’expérience de rencontres toujours plus enrichissantes, voire d’augmenter ses capacités de réseautage. Le management d’un indépendant qu’il soit sédentaire ou nomade revient, à peu de choses près, au même. Il faudra que l’indépendant soit au courant des deadlines à respecter et des résultats attendus par l’entreprise. Le manager doit clarifier les différents canaux de communication en vigueur au sein de la boîte et préciser à quel manager doit se référer le travailleur indépendant. Rien ne met plus en péril le temps d’avancement des travaux qu’une cacophonie quant à l’interlocuteur d’un prestataire. Cela engendre de la frustration et impacte la qualité du travail fourni.
La formation professionnelleformation professionnelle help_outline joue alors un rôle important dans ces nouveaux modes de travail puisqu’elle sera axée de plus en plus vers des métiers nécessitant des bases dans l’utilisation de l’outil numérique. De plus, celle-ci est vouée à un avenir radieux puisqu’elle sera sans doute un levier de compétitivité pour les entreprises de demain. Dans un monde du travail qui évolue à grande vitesse, le secret pour rester compétitif sera la capacité des entreprises à s’adapter à l’évolution du marché du travail et à former ses salariés aux métiers d’avenir.