S’il est très médiatisé aux États Unis, le phénomène de la Grande Démission touche également la France de plein fouet. Les entreprises peinent à recruter dans tous les secteurs et à tous les niveaux de compétences. Face à cette pénurie de salariés, les consultants indépendants et autres freelances n’ont jamais été aussi nombreux. Alors, la grande démission, simple phénomène social ou érosion d’un système trop hiérarchisé et sclérosant?
Les dessous de la grande démission : les talents se sont émancipés
Tandis qu’aux États Unis The Big Quit a vu plus de quatre millions de salariés quitter leur job tous les mois en 2021, il semblerait que cette nouvelle épidémie ait d’ors et déjà traversé l’Atlantique. Depuis quelques mois, démissions et ruptures conventionnelles sont devenues légion. Au dernier trimestre 2021, notre pays en a enregistré plus de 620 000, soit 6% de la population active. Si, durant des décennies, les employeurs ont « consommé » des salariés, aujourd’hui, la tendance semble s’inverser. Sur un marché de l’emploi assez dynamique, rien ne semble arrêter ce mouvement. Les confinements successifs et l’obligation de télétravail ont agi comme de véritables catalyseurs, ramenant les salariés à des réalités familiales, mais également à redonner un sens à leur existence. En sortie de confinement, 90% des cadres avouent vouloir demeurer en télétravail et en cas d’obligation de revenir au bureau plus de la moitié d’entre eux envisagent de démissionner. Le plus souvent par manque de reconnaissance de leur hiérarchie ou avec une vision novatrice du monde de l’entreprise, de plus en plus de cadres claquent la porte de l’univers hyper hiérarchisé et de plus en plus déconnecté du salariat. Ces femmes et ces hommes aux compétences aiguisées étouffent et sont en quête d’autonomie. Bien loin de toute forme de paresse, ils n’aspirent, aujourd’hui, qu’à un entreprenariat liquide au gré des besoins de sociétés qui seront à même d’apprécier leur talent et leur expertise. Les CDI, pour eux, c’est terminé. Générations X et Y, ne rechignent pas à la tâche mais aspirent à l’émancipation.
Réindustrialiser la France, oui, mais comment ?
Tandis que l’actualité n’a de cesse de nous mettre sous le nez les conséquences délétères d’une économie mondialisée et très dépendante, la question de la réindustrialisation du pays est omniprésente. Si les pouvoirs publics promettent d’ouvrir le robinet financier pour relancer l’économie nationale, encore faudrait-il pouvoir embaucher des salariés.73% des dirigeants d’entreprises françaises vivent ces difficultés de recrutement comme la première menace qui pèse sur leurs entreprises. Méthodes managériales obsolètes, manque de titres de propriété industrielle, main d’œuvre disparue… la réindustrialisation de la France est encore loin d’être en marche. Pour industrialisation pérenne, ce nouvel élan économique doit se réinventer tout comme les méthodes managériales. Les ressources humaines doivent retrouver tout le sens profond du mot humain en dehors de toutes formes de clivages. Si les dirigeants sont inquiets pour l’avenir de leurs entreprises dans ce contexte de grande démission, et il semblerait que l’hémorragie ne fasse que débuter. Les talents de demain ne se recruteront plus que pour des missions ponctuelles. Ils ont déserté leurs postes de salariés au nom de la liberté d’entreprendre.
Aujourd’hui les meilleurs talents ne sont plus les salariés dévoués corps et âmes, durant toute leur vie professionnelle à une seule et même entreprise. Ces talents sont devenus des consultants indépendants qui entendent bien articuler leur vie entre travail, vie de famille et loisirs. Même si les questions financières perdurent, elles ne sont plus la première de leurs préoccupations.
Le rôle prépondérant du Portage salarial dans la nouvelle économie
Dans cette redistribution du marché de l’emploi, le Portage salarial joue un rôle prépondérant. Parfaitement en phase avec la notion même d’excellence et de productivité, mais laissant au consultant toute la liberté de choisir ses missions et son temps libre.
Ces salariés d’un nouveau genre ne mettent pas leur situation personnelle ou familiale en péril dans la mesure où ils conservent un statut de salarié. En revanche, tandis que dans le salariat traditionnel, 89% des cadres claquent la porte par épuisement professionnel, ici ils choisissent librement leurs clients et définissent eux même les contours de leurs missions.
Ainsi les salariés portés sont ils d’avides consommateurs de missions tout en conservant la main sur l’évolution de leur carrière. D’autre part, ils ne sont pas « usés » par une forme de routine. Changeant régulièrement de lieu de travail, s’adaptant sans cesse à de nouveaux univers, se fixant régulièrement de nouveaux objectifs et relevant sans cesse de nouveaux défis, ils apportent une richesse exceptionnelle à leurs clients.
En portage salarial, les consultants et autres experts indépendants, éloignés de ce phénomène de grande démission, redécouvrent le notion même de travail et les motivations qui les ont conduit à s’inscrire dans telle ou telle spécialité. Le portage salarial libère le salarié porté de toutes les contraintes administratives auxquelles il pourrait être confronté en créant sa propre structure tout en conservant les nombreux avantages du régime général, des droits à la formation, des cotisations chômage, retraite, prévoyance…
Ce mode de travail hybride permet à tous les professionnels qui ont une capacité, une expérience forte, une compétence avérée, mais aussi une propension à l’autonomie, à l’indépendance et à la liberté d’entreprendre de poursuivre et même de développer leur carrière professionnelle. En portage salarial, chaque consultant fixe lui même avec son client, le montant de ses honoraires qui seront ensuite transformés en salaire au sens le plus classique du terme.