Une tendance est à la hausse depuis ces dernières années, le nombre croissant de seniors indépendants. Ce phénomène s’explique par la crainte d’une perte d’activité et de ressources financières liées au passage à la retraite. Beaucoup de séniors sont encore en santé et souhaitent ainsi préserver une indépendance et une autonomie par le travail. Ils apportent une expérience professionnelle non négligeable aux entreprises. Seulement, le statut de freelance ne confère pas les mêmes avantages pour la retraite, que ceux de salariés. Retrouvez les atouts, inconvénients et spécificités de ce statut particulier, pour les freelances séniors qui s’engagent sur la voie de l’entrepreneuriat.
Qui sont les seniors indépendants ?
Derrière le terme de freelances séniors, se cachent plusieurs profils de statuts professionnels. Selon les cas, vous pourrez ainsi mieux envisager la poursuite de votre activité d’indépendant.
1. Le cumul d’activités comme salarié et auto-entrepreneur
Certains séniors, à l’approche de la retraite, diversifient leurs activités. Ils créent ainsi un statut d’auto-entrepreneur pour développer des missions de freelance, souvent en consulting, et en complément de leur activité de salarié. Une douce transition, si le salarié senior souhaite préserver une activité après la retraite.
Ce cumul de statuts nécessite tout de même une autorisation auprès de son employeur.
Vous devrez également vous renseigner sur les clauses de confidentialité mentionnées dans votre contrat de travail, afin de ne pas exercer de concurrence déloyale à votre employeur.
2. Freelances séniors confirmés
Vous êtes indépendant depuis de nombreuses années et à l’approche de votre retraite, vous vous demandez à combien s’élève votre pension ?
Tout d’abord, tous freelances cotisent à deux régimes de retraites : le régime de base et le régime complémentaire. La différence s’opère sur votre organisme de rattachement, ainsi que sur le calcul des cotisations, dépendamment du statut juridique choisi.
Si vous êtes assimilé salarié d’une entreprise SARL, SAS, SASU ou EURL, alors vous relevez du régime générale.
Cependant, si vous êtes gérant majoritaire d’une SARL, associé unique d’une EURL, que vous avez créé une entreprise individuelle, ou que vous êtes auto-entrepreneur, alors vous êtes affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS). De ce fait, les freelances TNS commerçants ou artisans, cotisent à la sécurité sociale pour les indépendants (SSI). Ils ont alors pour caisse de retraite de base, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). La caisse de retraite complémentaire est gérée par l’Agirc-Arrco.
Les professions libérales TNS cotisent auprès de la Caisse nationale de l’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL). Pour les avocats indépendants, il s’agit de la caisse nationale des barreaux français. La MSA s’adresse quant à elle aux agriculteurs.
Le départ à la retraite en moyenne est de 62 ans pour les freelances seniors. Cependant, pour bénéficier d’un taux plein, les indépendants ont tendance à prendre leurs retraites vers 67 ans.
3. Une alternative au licenciement économique
Face à une crise financière majeure, certaines entreprises doivent opérer un licenciement économique. Pour sauver l’emploi de salariés séniors, l’option pour eux de passer en consultant freelance peut ainsi pérenniser leurs activités.
Parfois, c’est même le client qui sollicite le salarié senior à travailler pour eux comme freelance. S’ouvre alors une nouvelle voie professionnelle, qui peut pallier au risque d’une forte perte d’activité et de ressources financières réduites, le tout intervenant peu de temps avant la retraite. Le contexte est d’autant plus difficile pour les salariés seniors licenciés. Les entreprises restent encore frileuses à engager du personnel à l’aube de leur retraite, même si elles ont tout de même conscience de l’atout d’expertise important de salariés expérimentés.
4. Seniors et salariés portés
À la jonction entre freelance et salarié, le portage salarial offre une formidable alternative aux séniors. Ils gardent l’autonomie du statut d’indépendant, sans pour autant avoir besoin de créer une structure juridique.
Les entreprises, conscientes de l’intérêt des seniors pour profiter de leurs expériences professionnelles, peuvent ainsi les missionner sans pour autant avoir à les embaucher.
Le portage salarial : une solution adaptée aux séniors ?
Recourir au portage salarial présente de nombreux avantages, aussi bien pour les séniors que pour les entreprises. Un statut hybride, qui offre de l’autonomie et de la protection pour les séniors, mais également un apport d’expertises inestimables et sans contraintes pour les sociétés.
Le fonctionnement du portage salarial
Le portage salarial se traduit par la réalisation de missions dans les entreprises. Les seniors ne sont pas embauchés mais missionnés comme prestataires de service, de façon ponctuelle.
Les seniors n’ont pas besoin de mettre en place une structure juridique propre à leur activité de freelance. Ils bénéficient de surcroît des avantages du salariat en terme de cotisations sociales et d’assurance chômage.
Continuer à bénéficier des avantages de salariés
Sous le statut de salarié porté, les seniors continuent à bénéficier d’une couverture sociale. Ils sont rémunérés par l’entreprise et, ainsi, ils cotisent auprès de la sécurité sociale et de la mutuelle d’entreprise.
Au même titre qu’un salarié, les seniors profitent de la prise en charge par indemnité journalière en cas d’arrêt de travail et peuvent prétendre à l’assurance chômage.
Les seniors continuent également à cotiser auprès de leurs caisses de retraite, leur assurant davantage de trimestres et une retraite à taux plein.
Cependant, même à la retraite, les seniors peuvent poursuivre leurs activités de salariés portés, afin d’obtenir un complément de revenus. Ils ne devront toutefois pas dépasser le plafond de revenus de 160 % du SMIC.
Gagner en indépendance pour le freelance sénior
Le salarié porté possède l’avantage de travailler en parfaite indépendance. Il peut choisir et diversifier ses missions dans différentes entités, ainsi que de réaliser ses interventions comme il le souhaite.
Tout comme un freelance, il n’est pas soumis à la hiérarchie de l’entreprise qui le missionne. Cependant, il a l’obligation du résultat indiqué dans son contrat de prestation.