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Faut-il payer pour se former lorsqu'on est Consultant indépendant ?

Un consultant indépendant est un professionnel qui possède une expertise pointue et précise sur un domaine stratégique du monde de l’entreprise. Néanmoins, cette expertise acquise ne signifie en aucun cas que le consultant possède tous les savoir-faire et les savoir-être indispensables dans l’exercice de ses missions.

Dans cette configuration, le consultant indépendant peut et doit recourir à des formations régulières pour continuer à progresser dans son secteur. Ces formations peuvent recouvrir un champ large de compétences et sont généralement motivées par plusieurs raisons :
La volonté de développer ses compétences et ses capacités
Le consultant peut avoir un potentiel réel sur certains domaines mais qui demandent à être confirmé pour atteindre le degré d’exigence professionnel. Ces formations permettent de révéler les talents que le consultant possède afin de produire des prestations de meilleure qualité. Il s’agit davantage d’un approfondissement et d’une valorisation d’acquis que de formations nouvelles.
L’amélioration de la communication orale
Dans le cadre de ses activités, le consultant peut être amené à s’exprimer plus ou moins régulièrement en public et devoir animer des temps d’échanges en interaction avec des participants. Ces formations insistent sur le langage corporel, la posture en public, les techniques d’animation et de participation ainsi que la gestion du stress. Un professionnel, dont la mission nécessite un travail de représentation et d’animation, peut recourir à ces formations.
L’acquisition de nouvelles compétences spécifiques
Le consultant peut également choisir d’élargir sa palette d’action en ajoutant de nouvelles compétences techniques à son parcours. Dans ce cadre-ci, il va s’agir de formations qui complètent l’expertise mais n’en fait pas une prestation à part entière.
Par exemple, un consultant en ingénierie financière peut se former sur un nouveau logiciel de comptabilité pour compléter sa gamme de services. De même qu’un architecte peut décider de se former à un nouveau système d’information lui permettant de travailler plus facilement.
La formation ne doit pas être une finalité en soi mais doit s’inscrire dans un vrai parcours du consultant indépendant. Avant de souscrire à une formation, quelle qu’elle soit, le professionnel consultant doit entamer une réflexion sur ses besoins. L’identification des points de blocages ou encore l’analyse d’échecs commerciaux (la perte de contrats suite à des compétences manquantes) peut constituer une base de départ utile.
A travers cet article, nous allons aborder les différents volets financiers liés à la formation des consultants indépendants ainsi que les éléments à prendre en compte.

1- La formation professionnelle, qu’est-ce que c’est ?

La formation professionnelle a été mise en place par loi du 16 juillet 1971 portée par Jacques Delors1. Cette loi précise le champ d’application de ce qui est appelée la formation professionnelle permanente. L’objectif de cette loi étant de favoriser la formation des professionnels durant l’exercice de leur activité pour faciliter leur adaptation au marché du travail.
Cette loi sera la première d’une longue liste concernant la formation professionnelle : la loi du 24 février 1984 instaurant les contrats en alternance2, la loi du 20 décembre 1993 déléguant aux Régions la formation professionnelle3, la loi du 5 mars 2014 portant la création du Compte Personnel de Formation4 ou encore la loi du 8 août 2016 qui créé le Compte Personnel d’Activité5.
Ces lois ont eu, pour l’ensemble, la même philosophie : un salarié, un dirigeant ou un professionnel mieux formé va être mieux adapté aux mutations de l’économie. Toutes ces lois insistent à la fois sur la formation initiale, dispensée par les Écoles et les Universités, et la formation continue qui peut avoir lieu tout au long de la vie.
La formation s’inscrit donc dans le temps long des politiques publiques et le travail législatif a permis de faire émerger de nombreux dispositifs favorisant la formation professionnelle continue. Nous allons voir, dans la partie suivante, les différents dispositifs existants et leur pertinence dans le cadre d’une activité de consultant indépendant.

2- Quelles sont les prises en charge possibles ?

Même si les formations peuvent avoir un coût non négligeable, il convient d’inscrire ces dépenses dans le champ des investissements. Il s’agit, pour le consultant, d’augmenter son domaine d’intervention, de le perfectionner et à terme d’avoir un retour sur investissements. Il convient donc d’appréhender la formation comme un élément permettant de doper, à moyen ou long terme, le chiffre d’affaires réalisé.
Dans le même temps, les dépenses de formations ne doivent pas excéder un certain seuil. La stratégie la plus saine économiquement étant d’utiliser la trésorerie disponible pour l’allouer à ces dépenses stratégiques. Le consultant indépendant ne doit pas mettre en péril son modèle économique en engageant de trop nombreuses dépenses en formation.
Il convient d’avoir toujours à l’esprit que les dépenses de formation sont immédiates alors que les bénéfices sont plus lointains. Comme pour tous les autres postes de dépenses, a fortiori pour les dépenses assimilables à de l’investissement, le juste équilibre doit être trouvé.
Comme nous l’avions précisé plus haut, l’État peut prendre en charge une partie de ces frais de formation via les dispositifs de formations professionnelles. En fonction du statut juridique choisi pour l’activité de consultant, les interlocuteurs changent. Il est possible de retrouver la liste des organismes à contacter pour bénéficier de la prise en charge avec le lien suivant : https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F31148
A noter cependant, que pour les indépendants disposant du statut d’auto-entrepreneur, la prise en charge n’est possible que si le chiffre d’affaires réalisé dépasse 0 € sur une période de 12 mois6.
Pour les travailleurs indépendants, il est possible de déposer une demande auprès du Fonds d’Assurances Formations (FAF). Il suffit de déposer une demande via ce lien : https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/R18287
Pour les indépendants qui optent pour le portage salarial, ils bénéficient du Compte Personnel de Formation (CPF), ouvert à tous les salariés. En effet, un indépendant en portage salarial dispose d’un contrat de travail avec l’entreprise de portage, ce qui en fait un salarié de l’entreprise. Le Compte Personnel de Formation (CPF) comptabilise un nombre d’heures de formation disponible en fonction du nombre d’années où le salarié a travaillé.
Il peut ensuite utiliser ces heures disponibles pour bénéficier de formations professionnalisantes. L’avantage de ce dispositif réside dans le fait que le salarié décide et choisit lui-même les formations qu’il souhaite effectuer. Cela lui confère une autonomie par rapport à l’employeur et permet d’inscrire les formations suivies dans un parcours cohérent7.
Pour les dirigeants d’entreprise, il existe également un Crédit d’Impôts pour leur formation. A noter que ce Crédit d’Impôts n’est pas ouvert aux auto-entrepreneurs. Le Crédit d’Impôts est équivalent au nombre d’heures passé en formation multiplié par le taux horaire du SMIC.
Il s’agit d’une réduction de l’impôt sur les revenus (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS) payé par l’entreprise concernée. L’ensemble des éléments permettant d’appréhender ce dispositif et de bénéficier du Crédit d’Impôts est disponible au lien suivant : https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23460

3- Comment choisir la formation et l’inscrire dans son parcours

Il existe désormais une pluralité de formes concernant les formations à destination des professionnels. Ainsi, le consultant indépendant peut opter pour des formats en présentiels, avec une présence physique sur le lieu de la formation. Dans ce cas-ci, il faut bien intégrer les coûts annexes à la formation tels que les déplacements, les frais d’hébergement ou de restauration. Néanmoins, ces coûts annexes ne sont pas pris en compte dans les remboursements de l’État au titre de la formation professionnelle8, d’où l’impérieuse nécessité de bien calibrer ce budget-ci.
Le professionnel peut également choisir des formations en e-learning, à distance et sans contrainte horaire. Certains organismes mettent en place un espace d’administration où la personne en formation a accès aux enseignements et avance en fonction de son agenda. Par ailleurs, le format MOOC (Massive Open Online Course) se développe et propose des formations en ligne à un grand nombre d’utilisateurs. Les MOOC se composent généralement de vidéos et délivrent un certificat de réussite à l’issue de la formation.
Cependant, contrairement à certains organismes de e-learning certifiés, les plateformes de MOOC ne délivrent pas d’attestation de réussite disposant d’une reconnaissance par l’État.
Ainsi, si le besoin se concentre sur une compétence propre que le consultant souhaite acquérir, il peut effectivement se passer d’une certification agréée par l’État. Au contraire, s’il souhaite valoriser ces acquis au niveau professionnel, un diplôme ou une attestation de réussite reconnue par l’État devra être privilégié.
Par ailleurs, le temps disponible du consultant doit également être un élément fort dans la décision de la formation. Il est économiquement périlleux de s’engager dans une formation prenante si l’activité nécessite un suivi quotidien resserré. Il ne faut pas occulter le fait qu’un professionnel en formation n’exerce pas son activité et donc réduit son chiffre d’affaires. Le temps disponible d’un consultant indépendant n’étant pas extensible, le temps accordé pour se former ne doit pas nuire au chiffre d’affaires.
En définitive, la formation professionnelle continue apparaît comme un passage obligé pour les consultants indépendants souhaitant développer ou acquérir de nouvelles compétences. Dans une économie mouvante et complexe, la formation permanente devient un enjeu quotidien qu’il convient de prendre en compte sérieusement.
Pour ce faire, le consultant se doit d’identifier ses besoins par rapport aux évolutions et aux tendances du marché, d’adapter la formation à son emploi du temps professionnel (et non l’inverse) et de prendre en compte les dispositifs gouvernementaux d’aide à la formation.

Sources :

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