La méthode agile séduit développeurs et clients. Disons plutôt les approches agiles, SCRUM au premier chef. Les freelances, très présents et impliqués dans ce mouvement, découvrent la problématique de contractualiser et facturer dans un contexte agile, souvent SCRUM. Le portage salarial s’avère un ingrédient très favorable.
La contractualisation en cadre Agile
Le freelance, directement confronté au client sur ce point, va généralement chercher à financer ses heures. Son TJM inclue une part d’aléas mais ne peut supporter des écarts trop importants. Le client, même réceptif à la géométrie variable des développements, sera toujours tenté par la forfaitisation dans l’objectif de gérer son budget. Les apparences pourraient laisser penser qu’une démarche agile augmenterait le flou et l’incertitude du chiffrage final.
Les méthodes agiles offrent par construction des éléments dimensionnants. Dans un cadre Scrum, le product backlog, les sprints, le story point au premier niveau, puis les sprint backlogs et sprint reviews pour les étapes.
Les variabilités globales et temporelles de chiffrage dues à l’agilité seront compensées par la réduction du risque d’appréciation initiale en mode classique. Bien menée, l’approche agile doit tendre plus rapidement et efficacement vers le produit acceptable.
Comment s’y prendre pour le freelance ?
Le cas du Scrum Master ou du Coach Agile est généralement plus simple. Le rôle est assimilé à de l’assistance de conseil aisément facturée au temps passé en réel. La facturation peut être mensuelle, ou plaquée sur les sprints dont la durée standard est très acceptable. Pour les concepteurs et Scrum développeurs, et parfois d’autres métiers puisque l’informatique n’est pas l’activité exclusive, il peut y avoir forfaitisation des sprints. Les contrats spécialisés cherchent généralement à exclure de la forfaitisation le sprint 0, qui est l’initialisation du projet, et à inclure des modalités d’ajustement par sprint. Il faut rappeler, en particulier aux clients, qu’une démarche agile comme Scrum, repose sur un travail d’équipe. Les ajustements découleront naturellement du travail journalier entre le Product Owner, le Scrum Master et les acteurs de l’équipe. Si le cadre est bien respecté, avec daily scrum, calculs de vélocité par feedback et un bon découpage en user story, un chiffrage juste doit émerger.
Les contraintes empoisonnantes du freelance Scrum.
En cadre agile ou classique, le freelance est toujours freiné par les mêmes contraintes. Des impondérables peuvent entraîner du temps perdu, il doit consacrer du temps à son business à venir et chercher de futures missions, son temps productif est systématiquement plombé par les obligations et contrariétés administratives. Bonjour la vélocité ! En cadre agile le risque chiffrage est réduit, mais le travail de facturation peut être augmenté. Ce point est saillant pour un Scrum développeurs. Les données émergent du processus, malheureusement pas les factures proprement dites. Et une facture, ça se suit : est-elle reçue, traitée, réglée ? Parfois il faut relancer. Il faut comptabiliser, sans se tromper. Dans ces moments de solitude aride, notre freelance est bien loin de son projet, plus proche de la marmite à remplir et du gaz à payer, plus vraiment agile.
Agilité, un besoin de sérénité back office
Agilité n’est pas frénésie. Bien au contraire, l’agilité se nourrit de sérénité. Dans son savoir-faire, qui permet des changements de cap rapides en toute sécurité. Dans ses outils, ses méthodes. Dans l’environnement extérieur au projet aussi. Pour bien fonctionner en cadre agile, il ne faut pas être empoisonné par des considérations négatives externes à l’objectif à atteindre. Le stress émulateur de l’équipe stimule, les soucis personnels entravent. Pour être souple et flexible, il faut être libre d’esprit. Impliqué dans le projet, tendu ver ses objectifs, mais serein sur le back office. Cet ingrédient de performance n’est pas toujours compatible avec le statut de freelance totalement autonome, certainement pas à tout moment. À ce stade il faut envisager le portage salarial.
Les atouts du portage salarial
Les arguments en faveur du portage salarial convainquent aisément. La charge administrative est considérablement allégée : facture, relances, trésorerie. Le statut de salarié apporte la sécurité et de nombreux avantages personnels : cotisations retraite, mutuelles, chômage. D’autres considérations sont importantes, comme la responsabilité civile remontée au niveau société de portage, une capacité de conseil administratif ou de l’assistance juridique à disposition. C’est tout un cadre de travail souple et sécurisé qui est favorable à l’épanouissement métier. Deux dimensions relationnelles sont souvent négligées. Une société de portage est aussi une communauté d’experts, qui peut fonctionner en réseau où le freelance trouvera du support de qualité. Une société de portage sérieuse est surtout une crédibilité supplémentaire, une réassurance du client au-delà de la compétence et de la notoriété personnelle, au final un plus commercial.
Agilité et portage salarial, la bonne alliance.
Les sociétés de portage, intrinsèquement agiles, s’adaptent constamment à de multiples métiers, missions, clients et freelances. Elles offrent surtout le cadre idéal pour que les adeptes des méthodes agiles puissent se consacrer en toute quiétude à leur art.